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jeudi 9 février 2012

Les Ibériques ont du répondant

                        Juan Mata et David Silva, la gauche caviar de l'Espagne


L'Espagne est le centre des polémiques cette semaine. La sphère médiatique s'est en effet emparée de l'affaire Condator, tandis que les Guignols ont fait un tollé avec leur caricature de Rafael Nadal. On en oublierait presque que l'Espagne va remettre son titre de l'Euro 2008 en jeu l'été prochain. Mais rira bien qui rira le dernier. Car le pays de Cervantes possède dans sa manche des atouts de choc pour retrouver le toit de l'Europe. 

Pour une fois, Xavi et Iniesta ne seront pas à l'honneur. Les deux milieux récupérateurs du Barca et de l'Espagne, qui méritent le Ballon d'Or à eux deux, vont un temps s'effacer pour que leurs coéquipiers sur l'aile puissent récolter les lauriers. Car l'Espagne peut compter sur l'apport de ces joueurs évoluant sur l'aile pour espérer conserver l'Euro, qui se déroulera du 8 juin au 1er juillet prochain en Ukraine et en Pologne. Coup de projecteurs sur les quatre fantastiques.  

David Silva, l'Angleterre dans sa poche


Si les Citizens sont sur le toit de la Perfide Albion en ce moment, ils doivent beaucoup à David Silva. Le champion du monde espagnol de 26 ans est tout bonnement au sommet de sa gloire avec Manchester City. Sa prestation contre United lors du dernier "clasico" mancunien en championnat (victoire des hommes de Roberto Mancini 6-1 le 23 octobre dernier) restera graver dans le marbre. L'ancien joueur de Valence brille sur le terrain par sa vision de jeu, ses dribbles endiablés et sa capacité à porter son équipe vers l'avant. Milieu gauche aux raids décisifs, l'international ibère s'est transformé depuis qu'il est arrivé en Angleterre. En Valence, il était trop seul pour pouvoir exprimer toute la plénitude son talent. Car Silva peut aussi se muter en numéro 10 pour alimenter l'armada offensive mancunienne (Aguero, Balotelli ou encore Dzeko) en ballon.
Une polyvalence qui lui a valu d'être observé par les deux géants ibères que sont le Real Madrid et le Barça. Mais le joueur a poliment refusé l'offre: "je suis heureux ici et je veux rester pendant de nombreuses années" avait-il confié à la radio espagnol Cadena Ser en octobre 2011. Ses résultats avec les Skyblues (12 passes décisives cette saison) l'ont confirmé dans son choix. En refusant la "facilité" de la filière espagnole, Silva a diversifié toute sa palette de milieu créatif. Une donnée qui ne devrait pas échapper à Del Bosque au moment de dévoiler son onze titulaire pour l'Euro.

Pedro, le "super sub"


Pedro est l'un des symboles de la réussite de Pep Guardiola avec le Barça, derrière son illustre coéquipier Lionel Messi. Pur produit de la Masia, le jeune ailler droit ibérique est arrivé sur la pointe des pieds en janvier 2008. S'en suit alors une ascension incroyable pour le natif de l'île de Tenerife : le 16 aôut 2009, Pedro est le grand artisan de la victoire des Blaugranas contre l'Athlétic Bilbao, en marquant son premier but avec l'équipe première et en délivrant une passe décisive pour Xavi. A l'origine dans les plans de Guardiola, Pedro était condamné au rôle de "super sub" (remplaçant qui fait la différence, ndlr.), comme Tevez auparavant avec Manchester United. Mais le technicien catalan va vite retourner sa veste, au regard des performances de son joueur. Capable aussi de jouer dans l'axe, Pedro va renvoyer Henry puis Ibrahimovic sur le banc. Une perfomance étourdissante, liée au fait que l'Espagnol est rentré dans l'histoire en devenant le premier joueur du club catalan a marqué dans toutes les compétitions jouées, lors de la saison 2009-2010. N'en jetez plus, sachant que Pedro a été l'auteur du premier but contre Manchester United lors de la dernière finale de la Ligue des Champions (3-1). Depuis l'arrivée d'Alexis Sanchez, Pedro retrouve cependant quelque peu le banc. Mais l'air frais de la Roja peut à nouveau libérer l'international espagnol, qui n'a décemment plus rien à prouver à haut niveau.


Juan Mata, la gauche caviar

S'il y a bien un surnom qui sied comme un gant à Juan Mata, c'est bien celui de "Dernier des Mohicans". L'ancien crack de Valence est resté le plus longtemps possible avec son club de cœur, au contraire de David Villa et David Silva, partis lors de la vague de récession qui a touché le club. La fidélité de Mata lui a permis de se forger un sacré tempérament. Un atout indéniable qui a su convaincre Chelsea de l'enrôler lors du dernier mercato estival (pour la modique sommes de 30 millions d'euros) dans ce championnat très rude qu'est la Premier League. Les supporters des Blues, qui pouvaient se poser quelques questions autour du physique de l'Espagnol, peuvent maintenant dormir sur leurs deux oreilles. L'international ibérique, à l'instar de David Silva, est doté d'une vision du jeu supérieure à la moyenne, ce qui permet à Chelsea d'évoluer très rapidement en contre-attaque. De plus, Mata est doté d'un pied gauche très précis, qui lui permet d'enrouler ses frappes comme bon lui semble (comme Robben), mais aussi de fusiller le gardien adverse, comme on a pu le voir dimanche dernier lors du choc Chelsea-Manchester United (3-3). Imaginez deux secondes une association Silva-Mata sur la gauche. Un régal pour les yeux en perspective.

Jésus Navas, le joker de luxe

Au risque d'hérisser le poil de tous les fans du FC Séville, il faut avouer que Jésus Navas est un peu en retrait par rapport aux trois joueurs précédemment cités. Le milieu de terrain sévillan est sous exposé du fait qu'il a souhaité continuer l'aventure espagnole avec le club entraîné par Marcelino au lieu de signer chez un grand ponte européen. Une décision sans doute controversée, mais qui n'enlève en rien tout le talent du joueur. Le numéro 7 des Palanganas, au même titre que ses coéquipiers évoluant sur l'aile en sélection, est capable de se fondre dans le collectif pour le bien de l'équipe. Mais il est aussi capable d'éclair de génie sur son côté droit. Le but victorieux d'Iniesta en finale de la Coupe du Monde 2010 contre les Pays-Bas part d'une relance de Jésus Navas. Ses coups de reins et ses dribbles font donc de lui un joker de luxe, et nombreuses sélections aimeraient bien en avoir la copie conforme dans l’effectif.

Bastien Rambert

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