Drogba peut bien enlacer Torres : Chelsea est en finale de la Ligue des champions (AFP)
Il n'y aura pas de Superclasico en finale de la Ligue des Champions. Mardi soir, Chelsea a en effet réussi l'exploit de faire chuter le FC Barcelone de son piédestal en arrachant le nul (2-2) au Camp Nou, alors que les Londoniens avaient remporté la première joute disputée mercredi dernier à Stamford Bridge (1-0). Retour sur la performance des Blues (et la désillusion des Blaugrana), avec la mise en lumière de la prestation de Ramires, auteur du premier but londonien qui aura finalement tout changé dans cette rencontre.
FC BARCELONE - CHELSEA : LE BARÇA REDESCEND SUR TERRE
Les dieux du football ont choisi leur camp mardi soir, et
pour une fois, le FC Barcelone n’a pas eu leurs faveurs. Battus à Stamford Bridge (1-0) par un Chelsea
ultra-réaliste (un tir, un but), les hommes de Pep Guardiola savaient pourtant que
ce match retour était à quitte ou double, leur marge d’erreur étant quasi-inexistante
en cas de but de la formation anglaise en Catalogne. Mais cette dernière, héroïque dans la
détermination pour décrocher le match nul (2-2), disputera bien la finale de la
Ligue des champions au détriment des Blaugrana, trop peu inspiré pour pouvoir
espérer plus.
La bande à Lionel Messi a pourtant tout essayé pour rallier
Munich. La Pulga, bien servi par Sanchez dès la 3e minute, fut même
tout près d’ouvrir le score, sa frappe finissant sa course dans l’extérieur du
filet de Petr Cech. Comme à son
habitude, le champion d’Europe en titre va vampiriser la possession de balle (jusqu’à
81% !) pour annihiler les velléités offensives des Londoniens. Une
stratégie plutôt prévisible de la part de Pep Guardiola, d’autant plus que les
Catalans vont très rapidement perdre Gérard Piqué, complètement sonné après une
sortie de Victor Valdès à la rencontre
de Drogba (16e), digne du triste accrochage entre Battiston et
Schumacher à Séville lors du France-Allemagne du Mondial 1982.
Terry s’illustre à
nouveau
Une fois n’est pas coutume, le Barça a donc axé sa stratégie
sur le jeu court pour faire sauter le verrou des Blues. Ce qui pourrait passer
pour de l’entêtement de Guardiola après la défaite de samedi dernier contre le
Real Madrid (1-2) sur cette même pelouse du Camp Nou va finalement porter ses
fruits après la demi-heure de jeu. Plein axe, Dani Alves décale Cuenca dans la
surface. Ce dernier, jusque-là muselé par Ashley Cole sur le côté droit, joue
parfaitement le coup pour adresser une passe en retrait imparable à Sergio
Busquets, qui n’a alors plus qu’à pousser le ballon dans les filets (1-0, 35e).
Chelsea, qui tenait alors la comparaison avec l’ogre blaugrana, va complètement
perdre pied en dix minutes suite à l’ouverture du score catalane. John Terry,
au cœur d’une énorme polémique l’année dernière suite à des injures racistes
proférées à l’encontre du joueur des QPR Anton Ferdinand, va s’illustrer une
nouvelle fois en assénant un coup de genou totalement inutile dans les reins d’Alexis
Sanchez (37e). L’ancien capitaine anglais, logiquement exclu sur
cette action va laisser ses partenaires à la merci d’un Barca gonflé à bloc.
Messi, qui s’était
quelque peu éteint depuis sa frappe repoussée par Cech (19e, suite à
une talonnade de génie de Fabregas), va sortir son habit de gala pour délivrer
une merveilleuse passe en profondeur dans le dos de Ramires. Iniesta ne se fera
pas prier pour convertir l’offrande d’un plat du pied droit imparable (2-0, 44e).
Mais Ramires, coupable d’avoir trop regardé le ballon sur le deuxième but
catalan, va vite refaire grimper sa côte dans le cœur des supporters londoniens.
Sur un superbe service de Lampard, le milieu de terrain auriverde pique son
ballon devant Valdès (2-1, 47e) pour faire taire ainsi le Camp Nou,
totalement blafard au vu du déroulement de la première période.
Le Barça en panne d’inspiration
Car oui, le Barça a outrageusement dominé cette rencontre.
Mais dominer n’est pas gagner. Comme un symbole, Lionel Messi, qui évolue d’habitude
dans la stratosphère du ballon rond, était aux abonnés absents lors de la
seconde période. Sa passe décisive pour Iniesta lors du premier acte ne sauvera
pas sa prestation finale, entachée d’un pénalty raté à la 49e, la tentative de
l’Argentin échouant sur la barre de Cech. Cette terrible occasion manquée va
mettre un coup de bambou derrière la tête des Blaugrana, incapables alors de
faire la différence avec leurs individualités.
Le poteau trouvé par Messi à la 83e ne sera
finalement qu’une illusion pour les hommes de Pep Guardiola, qui ont erré tout
le match dans la moitié de terrain londonienne sans réussir à faire des
étincelles. Les entrées de Tello, Keita et Pedro n’y changeront rien, le Barça
est mort avec son système de jeu. Ironie
du sort, Fernando Torres, l’habituel sujet des railleries concernant son ratio
avec Chelsea, inscrira le second but des Blues en toute fin de match, gagnant
son duel avec Victor Valdès (2-2, 92e). Barcelone est KO, Chelsea
vient de laver l’affront de 2009. Les dieux du football ont quitté le Camp Nou.
Reste à savoir comment les Blaugrana vont maintenant réagir après cette semaine
de toutes les désillusions. (Bastien)
L'HOMME DE LA SOIRÉE: RAMIRES
Difficile à vrai dire de désigner l'homme du match
du côté de Chelsea. En effet, une panoplie restrictive de joueurs
pouvait s'offrir à cette rubrique élogieuse. A commencer par le gardien,
Petr Cech, et non pas Peter! Le portier londonien a réalisé un très bon
match en effectuant plusieurs arrêts décisifs, notamment en deuxième
mi-temps en stoppant des frappes de Mascherano, Fabregas ou encore
Messi. La palme d'or lui aurait été remis s'il avait arrêté directement
le pénalty de Messi. C'est vrai que son physique imposant a pu influencé
la trajectoire du ballon qu'a voulu donné l'argentin. J'aurais pu
nommer aussi Drogba. L'ivoirien a été un combattant invétéré hier soir
sur la pelouse du Camp Nou. Mais le pénalty, malgré qu'il soit raté,
offert à Barcelone nuit à son tableau. Torres aurait pu l'être aussi,
auteur du second but, " El Nino" a achevé ses compatriotes catalans et
s'offre par la même occasion sa première finale de Ligue des Champions.
Mais c'est finalement le brésilien Ramires que j'ai choisi de mettre à
l'honneur. Arrivé de Benfica, il a subi énormément de critiques toute
cette année étant désigné comme l'un des mauvais choix de Villas-Boas.
Mais Ramires a été celui qui a permis à cette rencontre d'être un match
légendaire dans l'histoire de la Ligue des Champions. Mené 2-0, réduit à
dix suite à l'expulsion de Terry, le brésilien, sur une passe de génie
de Lampard, ajuste Valdes d'un lob exceptionnel! Digne d'un but de
Playstation, Ramires a fait aussi une joli offrande à ses coéquipiers.
Tout à fait conscient qu'il ne pourrait pas disputer la finale en raison
notamment d'un carton jaune reçu auparavant, Ramires a prouvé tout son
professionnalisme, ce que j'espère, les supporters des Blues le lui
rendront bien dès ce week-end! (Hakim)
LA STAT QUI TUE : 75% Mardi soir, Lionel Messi a eu le plus faible taux de passes réussies (75%) parmi tous les joueurs du FC Barcelone. Tout un symbole ... (Bastien)