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mardi 18 octobre 2011

FFF/Nike : Je t'aime ... moi non plus

M'vila, Malouda et Diaby

Nombreuses furent les semaines où je voulais d'ores et déjà écrire ce billet sur ce sujet spécifique, en occurrence l'envahissement du géant américain Nike dans l'horizon footballistique français. Mais que dire mise à part évoquer l'élaboration de ce faramineux contrat au profit de la FFF. C'est là que l'évolution des moeurs mais surtout économique m'offre certainement l'occasion ou jamais de parler de cette transaction. En effet ce lien étroitement économique bien plus que contractuel, et donc tout sauf d'amour, a fait jaser plusieurs acteurs majeurs dans pratiquement toutes les phases de sa courte existence, de sa formation à son exécution effective! En effet une nouvelle polémique vient secouer une fois de plus les affaires économiques et de politiques sportives de la FFF. Nike risque en effet très certainement de pénaliser par une amende de dix millions d'euros la fédération pour non respect des normes contractuelles. En effet, l'imprévision a joué des mauvais tours aux dirigeants français, l'équipe de France féminine s'est qualifiée pour les Jeux Olympiques de Londres 2012. Le CNOSF lui est équipementé par Adidas et a fortiori, tous les athlètes participant à la compétition devront y passer. Une théorie que n'avait pas prévu, pour ne pas dire " pas cru", le nouveau président de la fédération. Bref retour sur cet épisode épineux et qui risque d'être tranchant dans les prochaines semaines, car Le Graët risque de passe un Noël difficile...

La mauvaise foi de Nike ...

Autant le dire Nike boit du petit lait en ces derniers jours. Je ne vais pas m'attaquer au géant américain, là n'est pas mon but. Il faut d'abord revenir sur les conditions dans lesquelles Nike a obtenu ce précieux brevet d'exploiter la marque " Bleus". En effet, lors d'une période générale de renouvellement en 2009, la priorité de Nike était très clairement l'Allemagne. En effet beaucoup l'ignorent, mais le rêve américain  était de prendre d'assaut le maillot allemand, propriété exclusive d'Adidas, fabriquant allemand. L'équipe de France était donc secondaire. On connaît la suite, Adidas a obtenu une nouvelle fois de plus le privilège exclusif d'habiller la Manschaft, qui était en plus en très forte progression avec une très belle coupe du monde de 2010. Nike sachant pertinemment qu'Adidas n'allait pas mettre plus de vingt millions d'euros pour une équipe de France qui était alors en pleine perdition avec aucun style de jeu et aucune perspective d'avenir. Nike a alors mis le paquet pour pouvoir décrocher le maillot bleu et avoir trois équipes européennes de fort calibre ( Pays-Bas, Portugal et France) pour s'incorporer en terre qui était conquis par Adidas.
De plus l'obtention des droits vestimentaires et autres sur les Bleus a fait l'objet d'un très fort contentieux judiciaire qui n'est d'ailleurs pas encore fini où est inclus notamment l'ancien Président de l'OM, Christophe Bouchet.
Après avoir démontré que l'acquisition des droits sur la marque FFF était subsidiaire malgré la somme astronomique mis sur la table ce qui fait du maillot bleu le plus chère du monde, il faut désormais admettre aussi que Nike a été très intelligent dans le jeu des négociations contractuelles.
L'exemple le plus comparable est celui de l'équipe de France de Basket. Son objectif ultime tous les quatre ans est la qualification aux JO. La bande à TP a pour équipementier Nike, la FFB a alors une clause spéciale par laquelle Nike ne pourra pas réclamer une sanction pécuniaire. Le comparatisme, fruit de la modernité politique, car oui la politique est ancrée jusque dans les racines du football, n'a pas été dans les pensées des dirigeants français, peut-être trop classique à l'époque.
La FFF paie aujourd'hui les pots cassés avec une amende certaine de dix millions d'euros, mais par rapport au contrat précédent, la FFF reste bénéficiaire de vingt millions d'euros,  un argumentaire sorti avant et désormais après la signature...

Une obligation de démission passée sous silence?
   

Tel un Jean-François Copé après le premier tour des primaires du Parti Socialiste, Noël Le Graët a mis en valeur la finalité comptable de transaction. Certes, dix millions vont être retirés des caisses de la FFF, mais le bénéfice net de la transaction est tout de même d'un peu plus de vingt millions d'euros. Une belle opération financière qui ne cache que très peu le malaise entourée par cette affaire.
Lors de la campagne médiatique et politique lors de l'élection du poste de président de la FFF, le leitmotiv de NLG a été très clairement la conclusion de ce contrat. Outre passé la notion de modernité, ou même basique de nouveauté, l'aspect économique a fait penché la balance en sa faveur pour la détermination de ce poste.
Récemment sur RMC, il a encore légitimé sa présidence  par l'obtention de faramineux contrat.
Cet argument est-il encore valable? Objectivement, on peut répondre par l'affirmative même si une amende fait toujours tâche, surtout dans la répartition économique de ce bénéfice qui s'en trouve amoindri. Mais subjectivement, il y a un discrédit monumental de la formation française encore une nouvelle fois.
Après la révélation nationale lors de la Coupe du monde 2010 que la formation française privilégiait sans équivoque le physique à la technique, NLG fait un constat terrible: la FFF n'a pas confiance en ses équipes de jeunes et son équipe de France féminine!
Pour les premiers, cela doit toujours être le cas, en revanche pour les féminines, le constat est à relativiser avec cette formidable coupe du monde l'été dernier!
En omettant de stipuler des clauses spécifiques relatives aux J.O, il admet la nullité de son équipe féminine, le fait qu'il ne croit pas au potentiel de cette équipe, dramatique...
En faisant cette erreur économique et politique indiscutable, et peut être inexcusable, NLG s'est-il lui même condamné à démissionner? Une question qui va rester certainement sans réponse...

Hakim

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