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lundi 2 avril 2012

La plaidoirie de Leonardo !

Leonardo s'est attiré les foudres du football français
 Exercice souvent apprécié des juristes de formation, la plaidoirie consiste en une tribune orale dans laquellle le protagoniste doit convaincre ses interlocuteurs du bien fondé de l’objet qu’ils défendent. Aujourd’hui, ce sont les propos de Leonardo tenus lors de la réunion de l’UCPF sur le manque de compétitivité qui seront le thème principale de cette rubrique. Après avoir défendu avec vigueur Mourinho et son palmarès, c’est la vision du professionnalisme et la culture de la gagne désirée en France par Leonardo qui vont être défendues. En effet, après avoir attentivement vu la vidéo de son intervention (disponible sur le site de Canal+), il apparaît clairement que les propos de Leonardo ont très vite été sortis de son contexte. Il s’agit en effet nettement d’une critique, mais non pas dans un logique d’affirmer que le PSG serait supérieur aux autres clubs de L1, mais juste un constat dû au comparatisme fait à l’étranger.

L'expérience de l'étranger, l'expérience de la gagne. 

Le constat du directeur sportif brésilien du Paris Saint-Germain est limpide: " 18 joueurs sur 22 (dans l'équipe de France 98) jouaient à l'étranger, la mentalité de la gagne n'est pas française".  Visant indirectement la compétitivité des clubs français en Europe, hormis Lyon, il est difficile de contredire Leonardo sur ce point-là. En Europa League, les clubs  français qui se qualifient font généralement tourner leur effectif pour mieux préparer le championnat qui leur permettent par la suite de retourner à cette compétition l'année suivante ( effet boule de neige). Rennes, ou même Paris,  peut en être le flagrant exemple cette année. Elie Baup a fait exactement le même constat que Leonardo. C'est d'ailleurs par l'intermédiaire de cette compétition que les clubs portugais ont pu aisément rattraper les clubs français par l'indice UEFA. Leonardo a d'ailleurs lors de cette conférence évoqué la situation de Marseille en Ligue des Champions. Sans forcément critiquer et l'envie de créer une polémique comme laisser penser le croire les déclarations retranscrites sur les différents journaux, Leonardo encense à mon goût Marseille.  Il flatte à plusieurs reprises l'entraîneur olympien, dû notamment à son passage à la Juventus. Et de plus il valorise le statut historiquement européen de Marseille en affirmant que les prétentions de l'OM dans cette compétition doit être plus qu'un simple " on est là, c'est déjà bien". 
Déplorant l'absence de la culture de la gagne en France, il est donc difficile en faits de contredire Leonardo! Preuve qu'à l'étranger, les clubs ne sous-estiment pas les coupes d'Europe, Manchester United avait aligné son équipe type à Bilbao pour le huitième de final retour de L'Europa League.  De plus, jouer à fond les coupes est le meilleur moyen d'écrire l'histoire d'un club, d'où la suprématie des grands clubs étrangers...


Un début de réflexion contre l'immobilisme français. 

Il est malheureusement difficile de commenter les propos de Leonardo sur les méthodes d'entraînement dans le football français, comme le jeu du taureau qui serait une mode constante. On n’a aucune légitimité à critiquer ses propos car chaque entraîneur à ses méthodes d'entraînements et ses propres concepts d'évolution technique.
En revanche, en regardant précisément et attentivement la vidéo, il est clair que Vincent Labrune et Leonardo se retrouvent indiscutablement sur deux points: le financier et le professionnalisme. 

C'est d'ailleurs le contexte financier, et le manque de concurrence dans ce domaine actuellement en raison de l'écrasante domination du PSG, qui a permis aux différents acteurs de la Ligue 1 de pouvoir critiquer Leo sur ses propos.
Concernant le professionnalisme, nombre de consultants dans le paysage audiovisuel s'accordent à dire qu'il y a un laxisme étonnant en France par rapport à l'étranger. Il suffit de prendre un club en particulier: Sochaux et les cas Anin et Maïga. Les absences répétées et délibérées aux entraînements de début de saison pour partir au bras de fer n'auraient pas terminés de la même façon en Italie ou en Espagne.
De plus, le thème de la réunion organisée au Stade de France était la manière de rehausser la compétitivité du football français en Europe ! Autre preuve que «  tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes », puisque les organisateurs n’ont sans doute pas réuni tout ce beau monde par hasard. 

Pas de leçon à recevoir d'un étranger?  

Les différentes réactions des entraîneurs n'ont pas tardé suite à ces déclarations. Le premier à dégainer fut  René Girard, l'entraîneur de Montpellier qui a fustigé Leonardo. Il a en effet déclaré qu'il n'avait aucune leçon à ne recevoir de personne sur le fonctionnement des entraînements et sur la valeur du foot français. Rudy Garcia a eu aussi des propos assez étranges sur le directeur sportif du PSG en affirmant implicitement que le football français se portait bien de manière générale et n’avait pas de leçon de morale à recevoir. Il est vrai que le jeu produit, hormis Lille en effet la saison dernière et Montpellier cette année, par les clubs français en général ces dernières saisons, basé sur le physique et non sur la technique, a produit ses fruits dans le palmarès français.
Bref, ne pas confondre critique constructive et critique arrogante serait déjà un pas en avant !


Hakim

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