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lundi 1 août 2011

Le bras de fer: une carrière en enfer?

                                         





Stricto sensu, le bras de fer est une épreuve de force pratiquée avec un bras, c’est donc essentiellement un sport physique. Mais il peut être aussi mental, et dans ce cas de figure, il a toute sa place dans le football. En effet, autour des rumeurs, des négociations et du jeu des déclarations, le bras de fer a gagné sa place au fil du temps dans le mercato.
Généralement, le joueur fait le forcing avec son club pour pouvoir justement le quitter et rejoindre un club plus « huppé ».  Dans ce cas de figure, c’est une attaque directe, frontale, avec le boycott de l’entraînement  et des interviews sanglantes. Mais il y a aussi le bras de fer mental, où le joueur fait paraître qu’il reste fidèle à son club mais n’a plus la même motivation ou l’envie d’évoluer au sein de l’équipe et de ne plus mouiller le maillot. Le joueur ne sent plus impliqué de la même manière qu’au début. Dans tous les cas de figure, la finalité reste la même, ce bras de fer laissera une trace indélébile dans la carrière du joueur avec un méli-mélo de déclarations et d’actes commis par l’acteur, car oui dans ce sorte de scénario le joueur devient comédien. Dernier cas de figure, Nolan Roux qui est un revirement de bras de fer assez stupéfiant, ou encore Aguëro désormais Citizen mais loin d’être des gentlemen…


Pas Briand…

Le bras de fer est ancré dans nos mœurs tous les jours sans même le remarquer, que ce soit dans la vie quotidienne avec de simples gestes a priori banales. En politique, c’est devenu une coutume constante, en atteste les récentes tractations à propos de la crise grecque. Mais revenons au football ! Le but ultime du joueur acteur est d’être transférer au club qu’il désire, normalement supérieur. Quant au club désireux de le garder pour maintenir un effectif conséquent, il use d’instruments juridiques, le contrat, et de paroles adoucissantes pour se donner une bonne image et ainsi faire son possible pour conserver le joueur.
Le bras de fer entre joueurs et équipes a fait jurisprudence. Celui qui m’a le plus marqué est incontestablement celui de Jimmy Briand avec Rennes. Il avait menacé d’arrêter sa carrière de footballeur s’il ne rejoignait pas le PSG. Dimitri Payet, prêchant la bonne parole à Hazard au LOSC, avait fait de même en tout début d’année pour rejoindre le même club. A croire que le bras de fer dans le sens satyrique du terme est un phénomène franco-français, les bras de fer qui m’ont marqué furent ceux d’Essien lorsqu’ il était à l’OL pour rejoindre Chelsea. Il y avait aussi celui de Mahamadou Diarra qui était aussi à l’OL pour lui rejoindre le Real Madrid. Hatem Ben Arfa qui lui a fait le forcing pour quitter l’OM car DD l’avait fait «  marcher ». Stéphane Sessegnon en début d’année a fait le forcing et a boycotté l’entraînement pour rejoindre la Premier league en trouvant le prétexte d’un clash avec l’entraîneur. Bref les exemples ne manquent pas et les inconditionnels savent que le pur football est devenu accessoire en période de mercato.
Même si au final, ces joueurs remportent des trophées à gogo, ce quiproquo au cours de sa carrière va le poursuivre jusqu’à la fin de sa carrière. La mémoire sélective du fan de foot va en effet ne pas oublier le comportement pas tout à fait légal du joueur. Ce dernier va être classé dans les joueurs talentueux mais n’accèderont pas au statut, non pas de légende, mais de joueurs marquants ayant fait vibrer tout un stade, un joueur charismatique !! (ce qui manque cruellement aujourd’hui).

En voie de disparition ?

Un clash n’est pas un bras de fer, c’est en amont, un prétexte aboutissant au bras de fer tant recherché par le joueur, ou pour une résiliation de contrat pour le club. Mais le clash dans l’environnement changeant du football français, est très mal perçu. En effet le joueur professionnel est vu comme une personne gagnant beaucoup d’argent, se trimballant avec une Audi ou autre… Il ne peut pas se permettre d’égarement immoral. C’est en réalité la continuité de la professionnalisation du football. Avec le scandale des bleus en 2010, les joueurs de football se doivent d’avoir un comportement irréprochable. De primeur, ce serait une bonne chose, mais ce serait une grave entrave à la liberté. Qui peut priver l’envie d’un joueur d’aller dans un autre club ? Il faut juste définir une sorte limite, une dead line, à ne pas franchir avec de fracassantes déclarations ou de gestes abruptes comme notamment Heinze crachait sur le maillot de l’OM lorsqu’il était au PSG.
Mais la tendance générale est à une baisse significative des bras de fer et un assainissement de l’état d’esprit des joueurs. Bien évidemment il reste nombre d’exception comme Balotelli, compagnon de Castagnoli, qui a eu un clash verbal avec Mancini, grand entraîneur de classe mondial. Le joueur italien va d’ailleurs probablement quitter Manchester City. Une baisse traduisant la volonté de la part des joueurs de rétablir une bonne image de sa propre personne, du sport grâce auquel ils vivent tous les jours, et plutôt bien. Mais j’y vois une raison bien plus profonde, accéder à un statut de légende, de gagner la sympathie des personnes.
Le bras de fer ne va pas pour autant disparaître car c’est à mon sens un mal nécessaire et inévitable. Il faut juste que ce mal nécessaire devienne passif, c'est-à-dire dans les normes imposées comme le contrat, et non plus actif comme nous le montre chaque saison Balotelli…

Hakson

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